Ta main claque sur ton bureau en chêne massif. Il est neuf, tout comme ton poste, tu n'es plus celui que tu étais avant, on vient de te demander avec gentillesse de ne plus mettre les pieds sur le terrain parce que tu n'as pas passé les tests physiques, tu es trop vieux et tu dois penser à te calmer, prendre ta retraire en somme. Tu étais le fameux agent 003, tu as tant de réussites sur tes épaules, tu étais apprécié de tous, tu t'amusais, tu étais parfait pour ton rôle, ta femme était heureuse parce que tu l'étais aussi, tout se passait pour le mieux et la vieillesse, les codes, les avancées technologiques, on t'a toujours demandé d'en faire plus encore plus et toujours plus, tu n'as pas réussit à suivre le mouvement. Tu as sombré dans la colère, ta femme a décidé de te quitter pour la jeunesse, elle était avocate, elle possédait un jeune stagiaire tout juste sorti de l'université, il était amoureux d'elle, elle de lui, elle te l'a clairement annoncé. Tu étais infecte, vulgaire, colérique, tu n'avais plus rien de bon alors elle a demandé le divorce et tu as jeté ta bague dans la Tamise. Maintenant, tu lis des dossiers, tu compares des résultats, tu tapes des contre-rendus, tu es l'homme que tous les agents détestent et bien plus d'ailleurs, tout le monde a de la haine à t'offrir. Tu es détesté, détestable, tu es celui qui décide si oui ou non, la personne en face de toi est capable d'occuper le poste pour lequel il ou elle postule. D'un côté c’est jouissif, satisfaisant d'un autre, pas du tout parce qu'eux peuvent encore aller sur le terrain et pas toi. Tu croupis derrière un bureau que tu détestes et pourtant, tu passes ta vie dedans. Maintenant que ta femme n'est plus là, il n'y a personne pour te dire de faire si ou bien cela alors tu bois du café toute la journée, tu ne manges presque rien et tu dors dans ton bureau, ton appartement prend la poussière dans son coin. Tu n'as plus de vie et tu raccourcis tout seul, comme un grand l'espérance de ce qu'il en reste. Tu ne prends pas soin de toi, tu ne te vois pas vieux, parce que tu ne te considères pas comme vieux, pas encore. Cette décision de tes patrons a bousillé ta vie, car même si tu passes encore les tests psychologiques, la douleur est présente, les rendez-vous médicaux aussi bien que tu détestes les médecins, tu ne vas même pas voir celui qui se trouve dans vos bâtiments, tu fais ça dans ton coin, une amie de ta femme avec qui tu as encore des contacts, elle s'occupe de toi comme elle le peut parce que tu n'es pas le patient idéal. Tu n'a rien d'idéal si ce n'est tes répliques cyniques et mauvaises que les gens ont désormais l'habitude d'entendre, tout comme tes cris lorsque tu sors en trombe de ton bureau parce que quelqu'un a eu le malheur de déplacer un de tes dossiers de travers. Tu es la colère, la frustration, l'impatience, personne ne te supporte, tout le monde te dit que ta femme a bien fait de s'en aller avant que tu ne deviennes comme cela et pourtant, ils sont bien contents de t'avoir. Ton travail est parfait, tu es le meilleur, comme tu l'as toujours été, mas cela ne signifie rien pour toi tu n'es pas heureux, tu ne le seras plus jamais et tu ne fais pas d'efforts pour que l'on passe du temps avec toi. Tu ne fais rien de bon pour toi-même.